#80 Comprendre le risque de crédit
- Jean-François Caron

- 8 oct.
- 4 min de lecture

Qu'est-ce que le risque de crédit ? Quels en sont les facteurs ? Quels dispositifs mettre en place pour le maîtriser ? Des réponses dans cet épisode. Des réponses dans ce podcast intitulé " Comprendre le risque de crédit ".
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Script du podcast " Comprendre le risque de crédit "
Le risque de crédit présente la particularité d’être à la fois pris intentionnellement par une organisation, afin d’atteindre des objectifs, et d’exposer la même organisation à des pertes potentielles pouvant la mettre en péril s’il n’est pas maîtrisé. Il concerne principalement les établissements bancaires lorsque ceux-ci prêtent des fonds à leurs clients pour financer leurs besoins. Mais il n’est pas exclusif au domaine bancaire, loin de là. Il concerne toutes les entités, quel que soit leur secteur d’activités, lorsque celles-ci accordent des délais de paiement à leur clientèle. Une entreprise qui livre des marchandises à ses clients sans encaisser le prix immédiatement consent finalement un crédit à sa clientèle, celle-ci disposant de suite des marchandises livrées en s’engageant à régler le prix plus tard. Que ce soit dans le cas d’un prêt bancaire, ou de biens livrés ou de prestations réalisées avec un différé de paiement, il existe un risque que le client n’honore pas ses engagements, qu’il soit en défaut de paiement.
Je suis Jean-François Caron, formateur et consultant au sein de FormaConseils. Je vous propose dans cette ressource de comprendre ce qu’est le risque de crédit en identifiant quels en sont les facteurs et en relevant les principaux dispositifs visant à le maîtriser.
Le risque de crédit est fonction de différents facteurs qui impactent son niveau. Le premier concerne le client lui-même, plus précisément sa capacité à rembourser ce qui lui a été prêté ou à honorer ses échéances commerciales. Cette capacité est conditionnée par la situation financière de l’emprunteur ou de la clientèle, en termes de solvabilité et in fine de liquidité. En effet, un client professionnel dont les capitaux propres ne cessent de diminuer risque fort bien de ne plus disposer de suffisamment de trésorerie pour régler ses dettes.
Le second facteur est lié à l’opération. Même si tout crédit ou tout différé de paiement implique le risque de ne pas être remboursé ou payé, la nature de l’opération influe sur le niveau de perte potentielle. Par exemple, le risque de crédit n’est pas de même niveau s’il s’agit d’un crédit à la consommation ou d’un crédit immobilier. Les sommes prêtées, donc l’exposition au risque, diffère entre ces deux types de crédit, et la durée de prêt n’est pas la même, d’où des expositions au risque plus longues en cas de financement immobilier comparativement aux crédits à la consommation.
Le contexte macro-économique n’est pas neutre non plus sur le risque de crédit. En cas de baisse d’activités, de ralentissement économique, d’accroissement du chômage, les emprunteurs peuvent voire leur capacité de remboursement diminué compte tenu de rentrées d’argent décroissantes. L’évolution des taux d’intérêts est également prépondérante concernant les prêts bancaires. N’oublions pas que l’emprunteur doit à la fois rembourser le capital représentant les sommes prêtées et payer les intérêts calculés sur ce capital. Dans l’hypothèse où ceux-ci sont variables, toute évolution à la hausse des taux d’intérêts accroît les efforts financiers à consentir par les emprunteurs pour honorer leurs échéances, jusqu’à parfois les asphyxier, comme l’a montrée la crise des subprimes à la fin des années 2000.
Une façon de réduire le risque de crédit serait d’y être moins exposé. Mais en réduisant les prises de risque, les revenus baissent d’autant pour la banque, comme le chiffre d’affaires est réduit pour une organisation non bancaire. Le risque de crédit est ainsi à prendre pour atteindre des objectifs de performance tout en mettant en place des dispositifs afin de le maîtriser. Quels sont les principaux dispositifs en question ? Ils sont principalement de deux ordres. Les premiers consistent à prévenir les défauts de paiement de la clientèle, en fixant des conditions de prêts ou de différé de paiement selon le type de client et la nature de client. Ainsi, une analyse préalable de la capacité de remboursement de l’emprunteur ou du client est réalisée afin de décider de l’octroi ou non du non du prêt bancaire, ou d’accorder ou pas un différé de paiement pour une opération commerciale. Ensuite, les dispositifs de maîtrise du risque de crédit peuvent viser à protéger la banque prêteuse ou l’organisation non bancaire en cas de défaut de paiement de leur clientèle. Ainsi, si le client ne paie ce qu’il doit, la perte est limitée pour le prêteur, en disposant de garanties qu’il peut exercer pour minorer les effets des créances irrécouvrables. Ces garanties peuvent prendre la forme de sûretés réelles, lorsqu’un bien ou un actif financier devient la propriété du prêteur quand son client fait défaut. Ou alors il s’agit de sûreté personnelle, quand une personne morale ou physique paie à la place du débiteur pour rembourser la dette impayée.





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